A la recherche de la Grande Baleine Blanche

Ici se trouve la présentation et le carnet de bord de chaque pilote ou il peut écrire sa vie et décrire ses actions. Attention 1 topic par joueur/personnage - pas d'intervention dans les topics des autres - Respect du RP et de la cohérence de l'univers obligatoire (ça n'empêche pas d'être inventif ;) )
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Ted
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A la recherche de la Grande Baleine Blanche

Message par Ted »

Ted tripotait nerveusement le pendentif en forme de sextant qu’il porte toujours autour du coup, pendant que le mécanicien installait son harpon laser flambant neuf sur son vaisseau. La Fringante, son fidèle destrier, prenait des allures de chasseur de combat avec son nouvel équipement, mais les multiples accroches et les traces de réparations répétées trahissaient l’état d’usure de ce X1-plus, première série made in Venus.

A vrai dire, La Fringante ressemblait moins à un vaisseau de la FIS qu’à l’une de ces épaves de pirate que l’on retrouve parfois aux abords des soleils connus et des vieilles voies commerciales. Mais le petit engin avait accompagné vaillamment son propriétaire pendant leurs premières sorties hyper-spatiales et Ted s’était un peu attaché à « son bolide », qu’il avait acheté avec un pécule difficilement accumulé. Et pour ce qu’il avait en tête il fera très bien l’affaire.

Le navigateur n’avait qu’une obsession depuis qu’il avait croisé cette baleine stellaire aux abords du système solaire. Il devait la ramener, au moins un morceau, autant pour la science que pour démontrer qu’il ne divaguait pas. Mais plus que tout, Ted avait quelque chose dans le sang qui l’attirait vers cette créature.

Issu d’une longue lignée de marins, ses aïeuls avaient longuement parcourus les océans de notre bonne vieille Terre. Certains dans l’armée, d’autres dans le transport et le commerce, certains même eurent leurs heures de gloire dans la flibusterie des tropiques. L’un d’entre eux surtout avait été baleinier à la grande époque de la chasse aux canots, harponnant les cétacés à mains nues dans un combat physique et loyal entre l’Homme et le roi des sept mers. Le Grand père de Ted, chauffeur de Taxi à Cosmoport, aimait souvent raconter les aventures de son lointain ancêtre lorsqu’il était enfant. Et c’est en parti ce qui l’avait poussé à rejoindre la guilde Navigateurs, afin de parcourir les étendues de l’espace sidéral et perdurer la tradition familiale, et aussi pour s’extirper d’un avenir morose de chauffeur de transfert.

Son pendentif justement, reprenant la forme d’un antique instrument de navigation, était un bijou de famille qui, d’après un de ses oncles, avait plus de deux millénaires d’ancienneté. Ted n’y croyait pas trop mais l’aspect « porte bonheur » ne lui semblait pas superflu lorsqu’il se retrouvait la proie des caprices de l’hyperfluide.

A peine La Fringante en état de prendre le large, l’enseigne saute dans le cockpit et prépare la séquence de décollage. Il n’a pas pris le temps de passer à l’hôpital, pourtant il le sait, sa dernière expédition lui à laisser quelques séquelles cérébrales. Il commençait à bien connaitre les effets du fameux mal de l’espace et bien que sa résistance mentale augmentait de jours en jours, ses voyages aux confins de l’espace connu n’étaient jamais anodins pour son système nerveux, et ses fréquentes escales dans les stations hameaux qui germaient autour de Sol ne suffisaient pas à le rétablir tout à fait. Tant pi, il avait pris un peu de bouteille et pourrait bien compenser pour le moment, ou du moins le pensait-il…



Connexion Système Principal...

Vérification des paramètres de vol..............OK
énergie disponible = 47%
Structure = 98%
Bouclier cinétique = 0%

Autorisation de décollage…..OK

Transmission des vecteurs de désengagement………………………………..OK

Verrouillage des sas interne et externe……..OK

Veuillez confirmer le largage des amarres…


Alors que La fringante s’éloigne habilement de la station spatiale, Ted décroche la radio et allume toutes les fréquences à dispositions :

« A tous les pilotes,
Ici Ted Duncan, capitaine de la Fringante,
Je recherche la Grande Baleine Blanche, ceux qui l’on déjà vu savent de quoi je parle.
J’ai toujours quelques bibelots de valeur dans ma soute et je serais généreux avec ceux qui me ramèneront des informations fiables et récentes sur sa position.

Je répète, je suis Ted Duncan, je cherche la Grande Baleine Blanche, ce n’est pas une défaillance de votre holoradio.
Et si vous l’avez déjà croisé, ne croyez pas ce qu’ils vous diront à l’hôpital, ce n’était pas une crise de mal de l’espace, LES BALEINES SONT RÉELLES ! »


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PS : Vous pouvez aussi me contacter avec les mp du forum si vous avez un problème de captage radio ;)
Ted Duncan, capitaine du Pequod,
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Ted
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Re: A la recherche de la Grande Baleine Blanche

Message par Ted »

Ted esquive habilement les météores de toutes tailles qui coupent sa trajectoire, tout en essayant de semer le pirate qui le poursuit.
Rien n’y fait, le vaisseau de la Vague Noire anticipe les évitements habituels et ce champ d’astéroïdes, bien que de densité moyenne, rend chaque manœuvre particulièrement risquée. C’est un peu comme danser la salsa sur un champ de mine avec comme partenaire un psychopathe armé.

Mais le navigateur commence à connaitre les subtilités du programme, droite, gauche, il évite les roches dangereuses en essayant d’attirer le pirate contre l’une d’elles. Après de longues minutes d’efforts et quelques collisions involontaires, il parvient enfin au but. Un long rocher en forme de cacahuète se dresse devant lui, il vise le centre avec son harpon laser et tir, séparant l’astéroïde en deux, tout en amorçant un roulis à quatre-vingt dix degrés pour passer tout juste entre les deux morceaux.

Le pirate tente de redresser mais trop tard, son aile droite est arrachée et le reste du vaisseau continu sa trajectoire rectiligne uniforme en tournant sur lui-même, jusqu'à rejoindre les autres corps inertes du champ d’astéroïdes.
Tout s’assombrit brusquement…

Traitement des données en cours....
Veuillez contacter votre instructeur de vol.

Le simulateur s’arrête et Ted s’extirpe hors du cockpit d’entrainement tandis que la formatrice du centre s’approche avec les résultats en main. C’est la troisième fois qu’il finit le cycle d’examen et il a rempli toutes les unités du cursus de base, ce qui signifie qu’il devrait enfin obtenir la certification.

«Et bien monsieur Duncan, c’était peu conventionnel sur la fin mais je crois que ça rentre dans les critères. » Dit-elle simplement en tamponnant quelques pages bien choisis du dossier avant de le remettre au navigateur. « On ne devrait plus vous revoir dans le coin pendant un moment, je suppose. » Ajouta la formatrice avec un large sourire.

Ted sort du centre d’entrainement, s’étire et baille intensément, puis commence à se dégourdir les jambes en déambulant un peu dans les rues de Cosmoport qu’il connait si bien.

En escale prolongée dans sa station natale, il en profitait pour retrouver quelques vieux amis et d’anciennes habitudes. Au fond, il restait attaché à cet amoncellement désordonné d’unités habitables, fait de tubes illuminés et d'imposants blocs métalliques ajoutés au fur et à mesure du développement de la cité spatiale. Et bien qu’il préférait grandement voguer l’espace sidéral ces derniers temps, et qu’il pensait même ressentir les débuts d’un « mal de terre » à force de rester en station,il appréciait parfois cette douce nostalgie quand il retournait à Cosmoport et les séances d’entrainement étaient nécessaires s’il voulait s’améliorer encore et pouvoir piloter un meilleur vaisseau.

Son vieux X1 arrivait en fin de carrière, trop de bruits inquiétants pendant la dernière tempête de Vulcanus et il avait bien cru deux ou trois fois que son aileron arrière avait lâcher pendant les coups de vents les plus violents, heureusement qu’il connaissait déjà bien les courants fluidiques de ce secteur. Une fois rendu à Vulcania, il avait tenté de rafistoler au mieux, mais même avec de bons outils et des unitechs à foison Il avait du se rendre à l’évidence, la structure de l’engin ne pourrait plus supporter beaucoup de rafistolages.

Le navigateur tourne dans une ruelle à l’éclairage intermittent et entre dans une petite échoppe, un antiquaire qu’il connait bien. Il avait profité de son passage à Vulcania pour acheter quelques breloques qu’il comptait bien revendre à bon prix. La vitrine fumée derrière laquelle un rideau rougeâtre laisse à peine sortir une faible lumière colorée, empêche les passants de voir le détail du négoce, en couvrant ce commerce d’un soupçon de mystère.
Sa principale activité, avec les missions d’exploration de la guilde, la contrebande d’objet d’art et autres breloques lui assurait un complément de revenu appréciable. Ted avait appris quelques ficelles auprès de compagnons de bistrots afin de conserver les plus précieuses marchandises hors de la vue des pirates gourmands et des douaniers trop zélés, et ses excursions spatiales l’amenaient régulièrement dans des secteurs dangereux ou mal famés, attirant la curiosité des touristes qui arpentent les allées commerçantes des grandes station-cités.

Il rapportait de toutes ces destinations quelques objets exotiques qui, avec un peu d’emballage, passaient aussi bien pour des œuvres uniques que d’anciens artefacts, et son petit commerce allait florissant.

« Et ce ne sera pas de trop » se dit-il en arrivant sur le quai d’amarrage de la Fringante accompagné de son ami l’antiquaire. Le vaisseau fait grise mine après le mauvais temps de ces derniers jours et bien que les autres engins du garage ne soient pas tous neufs, le sien contraste ostensiblement par son délabrement avancé à coté des cargos marchants et des fiers chasseurs de la FIS. Rien de surprenant pour un navigateur chevronné ou un pirate des frontières, mais l’antiquaire ne peut cacher son étonnement, lui qui a rarement l’occasion de voir un vaisseau spatial d'aussi prés, ailleurs que dans les réclames publicitaires et autres films de propagande.

-C’est « ça » ton fameux bolide ? » Lâche-t-il blagueur. « Un miracle que tu reviennes encore jusqu’ici dans un engin pareil…
- Ben, quand tu sais le manier, il fait le job. »
Répond Ted en ouvrant la soute qui grince bruyamment.
-Si tu l’dit…» Ajoute l’antiquaire légèrement perplexe en inspectant de plus prés la coque externe cabossée, tandis que le navigateur lui tend deux petits objets emballés dans un tissus épais.
-Tu penseras quand même à t’acheter un truc plus récent avec ton bénéfice un de ses quartes, ces trucs là ça lâche toujours au mauvais moment, j’ai déjà perdu quelques fournisseurs…
-ah ça, j’y pense !
-Et ton vieux collier là, tu le vends aussi ? t’aurais surement de quoi te payer un joli bahut avec ce machin là.
-Laisse tomber Jean-seb’, on en a déjà parlé. »
Répond Ted sans même relever la tête tandis que l’antiquaire transfert les crédits sur son compte.
-Comme tu voudras, mais je te souhaite pas de croiser un des tes « monstres de l’espace » avec ta carriole rouillée. » Le vieil homme part dans un fou rire gras en dévoilant une dentition éparse, alors que Ted dissimule une réelle appréhension derrière un sourit gêné.

Les moqueries de l’antiquaire n’étaient pas dénuées de sens, la Fringante était à bout de souffle, mais ses finances ne lui permettait pas encore d’envisager mieux, surtout qu’il faudrait garder un minimum de crédits pour les dépenses courantes et la continuité des ses petites affaires.
Il lui restait bien un stock de bibelots de Vulcanus mais ça ne se vendait plus à Sol en ce moment, les transporteurs de la guilde des marchants avaient saturé le marché en profitant du fret grandissant entre les deux secteurs et les boutiques de Venusopolis regorgeaient de produits vulcaniens. Ted savait pourtant où trouver preneur, mais il faudrait embarquer la Fringante pour une expédition derrière le réseau d’hyperantennes, un dernier voyage et il pourra s’offrir un vaisseau digne de ce nom, et tant pi s’il ne gagne pas asses pour le dernier modèle, un remplacement devenait urgent.

Il se prépare à prendre le large.
Les baleines demeuraient introuvables pour l’instant, peut être une histoire de saison galactique, et les migrations de ces animaux restaient un mystère pour les rares pilotes à connaitre leur existence. A dire vrai, Ted n’était pas trop sûr de vouloir en croiser cette fois-ci. Le rire de l’antiquaire résonnait encore dans les méandres de son esprit stigmatisé, sans doute la Fringante ne tiendrait pas longtemps un duel avec une de ses créatures stellaires. Il faudra jouer l’esquive rapide en cas de face-à-face, et se contenter d’une observation à distance.
Après tout, ce sera peut-être l’occasion d’expérimenter ces nouvelles techniques de pilotage qu’il venait d’apprendre.

Avant de partir, le navigateur visite une dernière fois les quartiers « chauds » de Cosmoport afin de se divertir un peu. Un rituel quasi médical qu’il s’imposait avant chaque expédition, il en profitait aussi pour entretenir ses différents contacts en ville. Il passe devant le bar sans y entrer et se dirige vers un salon de thé discret dans un bloc peu fréquenté. Devant la porte, un videur bien habillé semble le reconnaitre et lui ouvre, laissant à peine entrevoir l’ambiance embrumée qui règne à l’intérieur.
Ted Duncan, capitaine du Pequod,
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Ted
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Re: A la recherche de la Grande Baleine Blanche

Message par Ted »

« Coupez ! Bon, je crois qu’on va en rester là, on aura pas mieux et ils feront bien quelque chose avec ça en post-prod’. »

Le réalisateur qu’il avait embauché pour filmer son annonce était du style sec et hautain, avec la condescendance habituelle des publicitaires mondains. Et Ted voyait la pauvre Ripley enfiler tous ces costumes et subir les nombreuses séances de maquillages nécessaires. "Le glamour", disait le cinéaste de supermarchés, mais après avoir embauché cette jeune mousse comme aide mécanicienne pour entretenir la station, elle qui souhaitait tant découvrir la navigation spatiale, Ted trouvait qu’on s’écartait légèrement de ses attributions initiales.

La petite équipe se dirigea vers le bar flambant neuf, où l’on avait installé un poste de montage audiovisuel improvisé.

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Tout était en place, ne manquait plus que la clientèle qui ne tarderait pas à venir.

Ted avait cassé sa tirelire après une série de transactions profitables pour s’acheter la dernière version du LunaX-3, un rutilant vaisseau qu’il avait baptisé Le Pequod.
Apres avoir récupéré toutes les pièces détachées possible sur La Fringante, qui n’en avait plus que le nom, il n’avait pas pu tirer grand-chose de sa bonne vieille coquille de noix, l’alliage structurel était trop altéré par les multiples passages des nanorobots et même le ferrailleur n’en avait pas donné grand chose. Il ne lui restait alors plus que de quoi acheter une petite station hameau afin de s’établir un avant-poste pour mener ses expéditions. Et la meilleur façon de rentabiliser une station-essence ou un comptoir de commerce reste, et restera toujours, le bar.

Le premier établissement de toute bonne cité du farwest d’antan, la démocratisation de l’exploration spatiale, l’avancée de la civilisation !

Ted avait surtout besoin d’une rentrée d’argent et l’exploitation minière n’était vraiment pas dans ses cordes. Il avait donc embauché un vieux pote et une tenancière, ainsi qu’une petite équipe technique pour la maintenance courante. C’était sommes toute modeste, mais les plus grandes stations orbitales ont débuté ainsi.
Ou bien peut être cosmoport était un projet militaire à l’origine, en tout cas, c’était certainement le cas pour Venusopolis et Vulcania, connaissant la mentalité de la guilde des marchants.

Une petite voix se fait entendre en contrebas de la station :
« Heu… patron…
…Y’a quelqu’un ?

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Quelqu'un peut venir me sortir de ce machin là ?

-Alors Ripley, on se fait agresser par le transpalette ? »
Lâche Ted blagueur, dans le conduit d’accès qui mène au garage. « Laisse donc ces petits joujoux pour plus tard, on a finit les prises. T’en aura pas souvent des journées comme ça, crois moi. Tiens, reprend plutôt le chalumeau tant que t’es là, y’a un des bras d’amarrage du quai n°5 qui va nous lâcher bientôt, faudrait surement ressouder toute l’accroche arrière alors jettes y un œil.

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-Ok cap’tain, c’est comme si c’était fait ! »



La mécano repart au turbin alors que l’équipage du Relai et les prestataires de l’agence de communication se bidonnent devant les scènes coupées au montage…

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« Gaffe ! t’en fout partout à coté ! »

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« C’était pas la scène de la piscine ce matin? »

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« Vous trouvez pas que ça fait un peu trop « oldschool » la combi des années 2050 ? »

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[« Bon, les gars, on avait dit « pas de scène de nue »… »

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« Et en costume de cow-boy, ça vous plait ? »

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« Hey ! Tu vas quand même pas filmer les loges aussi ? »




Ripley remonte enfin, toute enduite de crasse et de graisse d’engrenage.

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« Ouf, ouf ! Ça y est chef, j’ai rafistolé les manipules et même comblé quelques trous »

Une tenace odeur de poils carbonisés révélait encore un léger manque de pratique pour la soudure. Elle sort une blague à tabac en se mouchant longuement dans sa manche sale, et puis roule une cigarette difforme dont elle mord l’entame avant de recracher le surplus de tabac. Ironie du sort, elle n’a pas de feu. Tout en fouillant ses poches d’une main elle tend l’autre vers son voisin en lui faisant signe du pouce, la clope au bec et le regard écarquillé.

"Le glamour", pense Ted d’humeur comique.

« Très bien, Il ne reste plus que l’inventaire des stocks, le remplacement des batteries (en vérifiant l’alternateur de secours au passage, bien sûr) et le nettoyage du pont supérieur, je crois que les préparatifs du décollage pourront attendre demain matin...»


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Ted éclate de rire.

« Mais non matelot, j’te taquine, tu l’as bien mérité ta douche ! Dépêche-toi donc pendant qu’ils finassent les derniers réglages, on t’attend pour voir le résultat final. »

Pendant ce temps, Ted peaufine la décoration, élément essentiel dans un lieu de vie commune. Et avec la fine équipe qu’il avait réunie ici, l’ambiance était entre de bonnes mains.

Marie-T au service, une vieille connaissance, a débutée jeune dans le strip-tease, un parcours agité lui a fait gravir les échelons un part un dans le milieu de la nuit Cosmoportiens. Elle ne danse plus désormais, mais sa trentaine à peine entamée lui laisse tout ce qu’il faut pour attirer un homme, ou le repousser si besoin. On ne compte plus les prétentieux à s’être fait surprendre par sa maitrise du Qwan Ki Do. Ici elle sera Barmaid, entre autre, une de ses nombreuses qualités.

Et puis Rejane, « l’ancien », pour superviser. Un ami d’enfance avec qui Ted avait fait les quatre cents coups. Un cœur aussi gros que la méchante cicatrice qui lui barre le visage, sa "marque de fabrique" comme il le dit lui même. Et c’est vrai qu’avec sa stature imposante et les regards froids qu’il sait bien appuyer, il se dégage du personnage une certaine attitude qui l’a déjà sorti d’affaire plus d’une fois. Un genre de type qui tombe toujours dans des histoires impossibles mais qui s’en sort à chaque fois.

Ces deux là n’auront pas besoin d’appeler Ripley en renfort pour calmer les clients trop expressifs, à moins qu’un petit coup de chalumeau se révèle nécessaire.


Ted découvre une grande illustration qu’il installe au dessus du comptoir.

Image

Un petit clin d’œil qui l’amusait bien, lui qui était traité de fou pour ses « histoires » de baleines extraterrestres.
Ted Duncan, capitaine du Pequod,
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Ted
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Re: A la recherche de la Grande Baleine Blanche

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Probabilité mal de l’espace 79%

Probabilité mal de l’espace 92%

ATTENTION :Probabilité mal de l’espace 114%


|alerte Bio-capteurs|
Irrigation oculaire : élevé
|alerte Bio-capteurs|
Tension artérielle : en diminution
ATTENTION : Probabilité mal de l’espace 154%


|alerte Bio-capteurs|
Tension artérielle : faible
ATTENTION : probabilité mal de l’espace 187%


|alerte Bio-capteurs|
Irrigation oculaire : très élevé
ATTENTION : probabilité mal de l’espace 253%


|saturation Bio-capteurs|
Irrigation oculaire : seuil max
|alerte Bio-capteurs|
Activité cérébrale : faible
ATTENTION : probabilité mal de l’espace 485%

Souhaitez-vous retourner à l’hôpital le plus proche ?
….

|saturation Bio-capteurs|
Irrigation oculaire : seuil max
|alerte Bio-capteurs|
Activité cérébrale : faible
ATTENTION : probabilité mal de l’espace 749%

Souhaitez-vous retourner à l’hôpital le plus proche ?

ERREUR : homital
N’est pas une entrée valide…
Souhaitez-vous retourner à l’hôpital le plus proche ?
|saturation Bio-capteurs|
Irrigation oculaire : seuil max
|saturation Bio-capteurs|
Tension artérielle : seuil min
|alerte Bio-capteurs|
Rythme cardiaque : irrégulier
|alerte Bio-capteurs|
Activité cérébrale : très faible
ATTENTION : probabilité mal de l’espace 749%

Souhaitez-vous retourner à l’hôpital le plus proche ?

ERREUR : hopoital
N’est pas une entrée valide…
Souhaitez-vous retourner à l’hôpital le plus proche ?

ERREUR : hoppital
N’est pas une entrée valide…
Souhaitez-vous retourner à l’hôpital le plus proche ?

ERREUR : CONNASSE §§
N’est pas une entrée valide…
Souhaitez-vous retourner à l’hôpital le plus proche ?

ERREUR: hopital
N’est pas une entrée valide…
Souhaitez-vous retourner à l’hôpital le plus proche ?


AUTOPLIOT : connexion interrompue
Réinitialisation du système…
Pendant que le système de navigation redémarre, Ted balance dans le sas d’évacuation le boitier de pilotage automatique qu’il vient d’arracher avec ses dernières forces. Pas de place pour une quelconque masse inutile sur le Pequod, et il devait bien personnaliser un peu son navire flambant neuf.

On est au beau milieu de la fameuse course par étape organisée régulièrement par la guilde des navigateurs. Cette fois-ci le départ c’est fait sur Mars, Et Ted a pu remarquer quelques pilotes connus parmi les plus expérimentés sur la ligne de départ. Ses chances sont minces et il est plutôt mal parti. Désormais en pleine crise de mal de l’espace, même l’informatique semble vouloir user le peu de nerfs qu’il lui reste.

L’ordinateur de bord se réactive, les indicateurs montrent des perturbations spatiales inhabituelles dans le secteur. Quelqu'un est sans doute passé par ici, mais l’écran de contrôle du Pequod affiche un peu n’importe quoi. Pourtant il n’y a pas eu d’événement cosmique d’importance dans les environs récemment. Le pilote lance les diagnostiques systèmes, peut être que sa dernière modification a un peu trop perturbé ce radar sorti d’usine.

Non, les capteurs sont nickel.
Il se remet a la timonerie et manœuvre sont vaisseau à travers le secteur.

Il n’a jamais rien vu de pareil et doit aller voir de plus près, peut être ses scanners comprendront mieux en se rapprochant, peut être qu’il captera quelque chose, mais le mal de l'espace rend tous ses mouvements pénibles et le pilotage fastidieux. Les instruments de vol s’agitent dans tous les sens tandis que Ted navigue difficilement à la recherche de l’origine du phénomène. ça ressemble quand même pas mal à une trace de passage, mais impossible d’en identifier l’auteur, étrange, il faut s'approcher encore. La piste est peut être trop ancienne, pourtant ça a l’air d’un gros bidule vu le taux de distorsions, un vaisseau de cette taille devrait avoir des moteurs puissants et on devrait trouver une bonne signature résiduelle. Il poursuit les perturbations de l’hyperfluide, mais le taux d’ionisation ne colle pas avec les données gravitationnelles. Non, ce n’était pas un vaisseau.

Ted frissonne un instant alors que l’idée traverse son esprit malade. Est-ce qu’il touchait enfin au but ?

Du calme, la fatigue spatiale donne parfois de mauvaises idées, c’est bien plus probablement un kéké de la VN avec un convertisseur de flux débridé « façon Stevenson », ou bien un système à eux pour cacher leurs parcours. Bah ça pour la discrétion c’est raté en tout cas, et puis un pirate n’a rien à faire par ici, on n’a pas vu un marchant dans le secteur depuis…
C’est vrai aussi, pas de minerai, pas de marchants, donc pas de pirates et donc pas de FIS non plus. Ne serait-ce cette course à étape, personne n’aurait eu l’idée de passer par ici.
Mais qu’est ce qui a bien pu laisser cette trace alors ?

« Par tous les anneaux d'Saturne, c’est maintenant qu’y faut que j'te tombe dessus satanée bestiole, en pleine course alors qu'mon crane cogne comme un hydro-compresseur ! »

Le navigateur pousse sa traque toujours plus loin, ignorant les avertisseurs médicaux qui projettent des lumières clignotantes dans toute la cabine. Elle s’approche, il le sent, les perturbations se font de plus en plus intense, impossible que ça vienne d'un moteur fluidique. Il la tien sa preuve, il armes son harpon laser et enclenche l'enregistrement vidéo, cette fois-ci elle lui échappera pas. Le sueur perle son son front plissé, Ted a du mal à tenir le manche, il lutte pour garder son attention, il ne la ratera pas, elle est juste à sa portée.

Là, ça y est !
Il la voit !

Cette lumière...
Ou bien c’est sa vision qui se trouble…
Ted Duncan, capitaine du Pequod,
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Ted
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Re: A la recherche de la Grande Baleine Blanche

Message par Ted »

Une lumière envahissante, des formes rougeâtres qui dansent devant ses yeux et la radio qui grésille bruyamment dans la timonerie du Pequod.

Par dessus le ronronnement du circuit de refroidissement et des autres machineries du vaisseau auxquels Ted commençe à s'habituer, le poste de transmission diffuse une ambiance sonore étrange ressemblant au souffle crépitant d'un vieux disque vinyle mélangé au bruit d'un compteur Geiger en fonctionnement. Parfois, les échos d'une conversation lointaine, là bas dans l'hyper-réseau, parviennent sous forme de couinements nasillards entrecoupés de sifflements stridents faisant penser à la discutions agité entre un canard malade et une scie à métaux coincés dans une boite de conserve géante.

Ted met quelques secondes à réaliser qu'il n'a pas encore ouvert les paupières après son réveil. Sentant le coup venir, il entrouvre à peine un œil mais quelques secondes d'exposition suffisent à lui violenter douloureusement la rétine. La cabine du Pequod baigne dans une lumière littéralement aveuglante. A tâtons, le navigateur règle la commande d'opacité des hublots, ces yeux déshabitués après plusieurs jours de sommeil restent éblouis par la faible proportion de lumière qui traverse, mais il parvient enfin à y voir quelque chose. Devant lui, pas plus gros qu'une balle de tennis mais déjà sans doute le plus proche qu'il lui ait été donné d'observer au cours de ses modestes explorations, un soleil.

Image

Ted est un peu hébété, comme hypnotisé par l’astre terrible qui trône majestueux sur sa route. Il ne sait pas combien de temps il est resté inconscient, et cette crise de mal de l’espace pourrait bien etre sa dernière. Apres quelques secondes de béatitude, il parvient enfin à extirper son regard pour jeter un œil aux instruments de bord tout en enclenchant mécaniquement la recharge énergétique au maximum.
Temps Estimé avant Impact :
5h 08m 57s

Point de non retour :
-1h 35m 11s
Son cerveau connecte enfin tandis que Ted sort de sa torpeur.

« Non d’une baleine à bosse ! »

Il reprend les commandes et amorce un volte-face non académique - qui fait boguer un instant le calculateur de vol - et puis pousse les moteurs au maximum.
Temps Estimé avant Impact :
38h 15m 48s

Point de non retour :
-1h 35m 11s
Au fond, il pensait bien que l’ordinateur avait déjà pris en compte cette possibilité dans son calcul, mais c’était le premier reflexe qui lui était venu.

Le navigateur n’a pas dit son dernier mot, il désactive tout les systèmes « inutiles » du vaisseau, amorce les réserves de secours et débranche les communications, ce qui sert à l’hyper navigation fluidique et mis « hors circuit » plus ou moins proprement. Ted pianote ensuite sur le panneau de contrôle pour rediriger toute la puissance disponible vers les réacteurs.
Temps Estimé avant Impact :
93h 32m 27s

Point de non retour :
- 17m 42s

« C’est quand il n’y a plus aucune possibilités qu’il faut compter sur toutes » nous apprend Sun Tzu.

Ted étudie les relevé radar plus en détail alors que la surprise laisse place à l’inquiétude. Pour un fichu quart d’heure de sommeil en trop, dire qu’il aurait aussi pu continuer à ronfler jusqu’à cramer en plein vol. A force de poursuivre ses baleines stellaires il allait véritablement se bruler les ailes.

Et puis, il remarque une toute petite planète en orbite autour de l’étoile, ou plutôt un planétoïde en formation, pas asses volumineux pour être comptabilisé comme tel dans la spatiocarte mais suffisamment massif pour générer un champ gravitationnel non négligeable. Le navigateur calcul une trajectoire pour s’approcher au plus prés de cet astre et virer de bord juste au bon moment, espérant que l’attraction du planétoïde lui donne le peu de vitesse manquante pour s’extraire de celle de l’étoile.

« Toi, tu va être ma bouée de sauvetage ! »

Ted oriente son vaisseau au mieux et règle les paramètres de vol.
Mais après quelques secondes de calcul il doit déchanter. Le verdict de l’ordinateur est sans appel, Le Pequod est déjà trop proche du soleil et n’aura pas asses d’énergie, la trajectoire prévue finit en spirale pour plonger au cœur de l’étoile. Le pilote essaye d’optimiser la recharge des générateurs pour n’obtenir que le strict nécessaire afin d’optimiser la consommation, mais ça améliore à peine la chose.

Ted est perplexe, il a joué toutes ses cartes mais la situation ne tourne toujours pas en sa faveur. Le stress monte un peu plus alors que ses neurones sont déjà bien fatigués et la perspective de finir son voyage sur place se concrétise peu à peu dans son esprit stigmatisé.

Quelque chose cloche.
Est-ce que le vaisseau ne suit pas la trajectoire calculée ou bien il hallucine encore ?
Mais si, petit à petit, une infime déviation devient visible entre les prédictions de l’ordinateur et la position réelle du Pequod.

Ted a un sourire en coin quand il remarque la place vide qu’occupait le système de pilotage automatique. L’ordinateur avait pu prendre en compte la baisse de consommation mais sans doute pas la perte de masse après l’éjection du boitier. Moins d’inertie et moins d’attraction solaire, cela suffirait peut être...
Ted Duncan, capitaine du Pequod,
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Re: A la recherche de la Grande Baleine Blanche

Message par Ted »

Alors qu’il amorce sa courbe autour du planétoïde, Ted se laisse emporter par le spectacle des météorites frappant la surface sans atmosphère en projetant des gerbes de poussières et de gaz multicolores qui s’évasent lentement sous l’effet de la gravité de l’immense astre rocheux comme autant de fleurs germant sur un sol printanier. Ce spectacle cosmique soulage un moment la solitude spatiale du navigateur qui décide de faire quelques orbites le temps de recharger les accumulateurs ioniques. Il s’installe confortablement dans son poste de pilotage et pose ses pieds sur le tableau de bord pour entamer une petite sieste.

Il en a fallu de peu cette fois-ci, Ted se dit pour lui-même qu’il devrait faire plus attention à ses capteurs biométriques l’avenir. Sans doute faire plus de pauses aussi, et pour commencer passer un bon coup à l’hôpital dés son retour à Comoport. Cette excursion a certainement laissé encore quelques stigmates supplémentaires et son dernier examen n’était déjà pas rassurant. Et puis il faudra peut être aussi garder le sens des priorités et ne plus suivre la moindre lueur sans réfléchir. Apres tant de recherches infructueuses, lui-même finissait par douter de la réalité de sa rencontre extraterrestre et il ne valait pas la peine de mettre sa vie en danger pour de simples suppositions. Qui sait donc ce que le mal de l’espace peut provoquer comme hallucinations ? Les médecins du centre de soin sont plein de prétentions quand ils en parlent, mais le moindre mousse de Port Stevenson en sait déjà beaucoup plus qu’eux sur la question. Et puis…

« L’Autopilot ! » s’écrie Ted en sursautant alors que sons système nerveux récupère peu à peu ses capacités.

Si le boitier n’était plus là c’est donc qu’il n’avait pas rêvé, ou pas totalement au moins. Ted passa au crible les enregistrements télémétriques du Pequod et retrouva bien la trace des perturbations étranges qui l’avaient attirées vers ce piège mortel comme un chant de harpie, sept jours plus tôt…


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« Etrange que vous ayez même pu rester conscient jusque là ! » S’étonne l’infirmière du centre de soin en inspectant les analyses du scanner corporel.

Dix huit pour-cents d’extinction cérébrale étant effectivement bien au dessus du taux légal de stigmatisation toléré par la FIS pour conserver la capitainerie d’une embarcation privée. Ted se contente de hausser les épaules en faisant la moue, feintant la surprise maladroitement dans un mutisme évasif. Pas question cette fois-ci d’ébruiter sa découverte avant d’avoir des preuves concrètes. Et puis, avec tout ce temps perdu c’est bientôt la nouvelle course par étape qui va commencer et il doit encore remettre le Pequod en état avant le départ. Mieux vaut faire profile bas pour ressortir au plus vite de cet hôpital.

Après une longue séance de neurochirurgie, le pilote reprend le large vers le secteur Solzol-100 non loin du système solaire, afin de profiter d’une bonne recharge énergétique et d’effacer toute trace de fatigue mentale au comptoir du bar de Cobra.

En revenant dans l’hyper réseau après sa dernière escapade, il avait entendu certains pilotes parler de rencontres étonnantes pendant la course de mars, peut être trouvera-t-il là bas quelques nouvelles informations.
Ted Duncan, capitaine du Pequod,
Explorateur et chasseur de baleines.
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